18 octobre 2014

Une analyse de la situation de la médecine scolaire en 2011

Rapport d'information déposé par le comité d'évaluation et de contrôle des politiques publiques sur la médecine scolaire, GAUDRON Gérard, PINVILLE Martine, Assemblée nationale, novembre 2011. 

Depuis sa fondation en 1945, la médecine scolaire a traversé plusieurs crises. Idée généreuse autant que républicaine, la médecine scolaire, initiée dans le contexte de redressement national qui a marqué l’après-guerre, s’est trouvée à plusieurs reprises confrontée à une pénurie de moyens, conduisant à s’interroger sur le sens profond de ses missions, qui sont nombreuses, et sur les attentes de la société à son égard. […] 

Pour les députés, la médecine scolaire est née en 1945.
Cette création s'est inscrite dans le cadre de la reconstruction. Elle revêt alors une forte dimension politique.


Au début du XXIè siècle, quelles sont ses missions ?

La médecine scolaire est à nouveau à la croisée des chemins. L’écart n’a jamais été aussi grand qu’aujourd’hui entre les missions qui lui sont confiées, de plus en plus nombreuses, et ses ressources, qui, après avoir connu un renforcement au début des années 2000, connaissent désormais une phase de décrue démographique majeure. […] 
Les députés relèvent et déplorent une contradiction entre les missions de la médecine scolaire et les moyens qui lui sont alloués.

[…] les rapporteurs ont constaté que la médecine scolaire, prenant acte de l’évolution du champ de la santé à l’école, avait su se mobiliser massivement pour permettre à l’éducation nationale de relever au cours de la décennie qui vient de s’écouler, deux grands défis : la scolarisation des enfants handicapés ou souffrant de maladie chronique et la détection des troubles du langage et de l’apprentissage. 
La médecin scolaire fait face à de nouveaux défis comme l'école inclusive ou la lutte contre l’échec scolaire.

De plus, la mission a constaté qu’en leur qualité de professionnels de santé, les personnels infirmiers de l’éducation nationale occupaient aujourd’hui un rôle majeur dans le dispositif d’éducation à la santé et dans la prise en charge des situations de souffrance psychiques dans les établissements du second degré. […] 
Les députés relèvent la difficulté de délimiter clairement les champs d’activité des professions médicales et de santé.

Par ailleurs, la mission parlementaire a mis en évidence que la profession de médecin scolaire était menacée par des perspectives démographiques encore plus défavorables que pour le reste des professions médicales. La cause réside dans l’insuffisante attractivité de la carrière proposée au sein du ministère de l’Éducation nationale, notamment aux yeux des jeunes médecins. […] 
Les députés constatent que la profession de médecin scolaire traverse une crise profonde. Les effectifs restent faibles (graphique ci-dessous) et les recrutements difficiles.


Au moment où l’affirmation d’une politique de prévention conduit à donner une place plus grande à la coordination des acteurs de santé et à la prise en compte du caractère pluridisciplinaire des questions de santé, la responsabilité de l’école à l’égard de la santé des élèves scolarisés, bien que subsidiaire par rapport à la responsabilité parentale, demeure essentielle dans trois aspects : 
– en liaison avec l’objectif de réussite scolaire de l’école, dont la santé est un déterminant, l’école a la mission de dépister les problèmes de santé des élèves susceptibles d’entraver leur scolarité et de faciliter l’insertion des enfants souffrant d’une maladie ou d’un handicap dans l’école ; 
– la mission éducative de l’école intègre l’objectif de rendre les enfants autonomes et responsables à l’égard de leur propre santé ; 
– institution publique, l’école est non seulement un relais mais surtout un acteur à part entière des politiques de santé menées par l’État en direction des élèves dont elle a la charge. 

La médecine scolaire connait une transformation profonde:
- la santé scolaire n’est pas synonyme de médecine scolaire;
- la santé intervient dans la réussite scolaire;
- l'éducation à la santé est désormais centrale : elle promeut l'apprentissage d’une autonomie du sujet à l’égard de la « santé »;
- L'école est un vecteur des politiques publiques de santé.